Recherche, politique et pratique : Adultes émergents : une comparaison transnationale des groupes de population ajustés et inadaptés à l’âge de 25 ans aux États-Unis et en Australie
Ce résumé a été présenté lors de la réunion annuelle 2018 de la Society for Prevention Research qui s’est tenue du 29 mai au 1er juin 2018 à Washington, DC, aux États-Unis.
Université Elizabeth Clancy Deakin
Université George Youssef Deakin ; Université Tony LaMontagne Deakin ; Jennifer A. Bailey , Université de Washington ; Barbara McMorris , Université du Minnesota ; Marina Epstein , Université de Washington ; Richard F. Catalano , Université de Washington ; Université John Winston Toumbourou Deakin
Contexte : L’âge adulte émergent (18-25 ans) est de plus en plus reconnu comme une étape de développement indépendante, avec des modèles diversifiés en matière d’éducation, d’emploi, de relations et d’éducation parentale. Les individus cherchent à résoudre des questions d’identité, à accepter leur responsabilité personnelle et à gérer leur autonomie et leur indépendance. Alors que la plupart semblent bien naviguer dans cette étape, certains ont du mal. Cette période comprend des pics de fréquence de troubles de santé mentale et de consommation de substances. Des analyses antérieures de l’adaptation psychosociale des jeunes adultes à Victoria ont permis d’identifier trois classes d’adaptation psychosociale à l’âge de 21 ans : (1) ajusté (24,8 %) ; (2) Normatif (63,9 %) ; et (3) inajusté (11,3 %). Cette étude identifie des modèles de progrès du développement à l’âge de 25 ans dans deux cohortes dans l’État de Washington, aux États-Unis, et à Victoria, en Australie, ainsi que des prédicteurs d’une adaptation saine.
Méthodes : Les données ont été tirées de l’Enquête internationale sur le développement des jeunes (IYDS), une étude longitudinale menée auprès d’échantillons représentatifs de jeunes de l’État de Washington (N = 961) et de Victoria, en Australie (N = 984), qui a débuté en 2002 à l’âge de 13 ans. Les données obtenues en 2014-2015 à l’âge de 25 ans ont été analysées (87 % de rétention des répondants de référence). L’analyse du profil latent a été utilisée pour définir les groupes en fonction des modèles de comportement, avec des indicateurs comprenant des mesures du comportement prosocial (sensibilisation civique, engagement et bénévolat) et de la dysrégulation socio-émotionnelle (consommation de tabac, d’alcool et de drogues, prise de risques sexuels, détresse mentale et comportements antisociaux).
Résultats : Contrairement à Hutchinson et al. (2016) qui ont rapporté 3 classes, l’analyse préliminaire a trouvé des preuves de modèles à 2 classes pour les cohortes de l’État de Victoria et de l’État de Washington à l’âge de 25 ans. Pour la cohorte victorienne, la classe inadaptée (36,4 %) était plus susceptible d’avoir consommé du tabac et des drogues illicites au cours de la dernière année, de boire beaucoup, d’éprouver des symptômes dépressifs accrus et de participer à des comportements antisociaux, y compris le vol et la vente de drogues. En revanche, la classe ajustée (63,6 %) était plus susceptible d’avoir fait du bénévolat, tandis que d’autres indicateurs de la conscience civique et de l’engagement ne faisaient pas de distinction entre les groupes. Les profils de la cohorte de Washington ont montré un groupe inadapté plus petit (30,5 %) qui était susceptible d’avoir eu plus de partenaires sexuels que la classe ajustée (69,5 %).
Discussion : La présente analyse a révélé un fort appui en faveur d’un modèle à 2 classes différencié par des comportements inadaptés, mais peu de preuves d’une différenciation fondée sur un ajustement positif. La constatation d’une inadaptation plus élevée chez les jeunes adultes de Victoria que dans l’État de Washington peut être comprise dans le contexte de niveaux plus élevés de consommation d’alcool et de drogues chez les adolescents, précédemment documentés dans l’IYDS. D’autres recherches permettront d’identifier les prédicteurs et les corrélats adultes de l’adaptation positive à l’âge adulte.