Utilisation et connaissance des méthodes contraceptives par les patients dans deux centres de traitement des troubles liés à l’usage des substances à Paris
Abstrait
Fond
Les études sur l’utilisation de contraceptifs par les patients souffrant de troubles liés à la toxicomanie (SUD) montrent une faible utilisation de la contraception. Principalement menées aux Etats-Unis, elles pourraient être sans rapport avec les patients fréquentant les centres de traitement SUD européens, d’autant plus que ces études portent principalement sur les femmes souffrant d’exclusion sociale, de privation matérielle grave et d’utilisation fréquente d’opiates consommation de drogues à haut risque et les comportements sexuels, y compris le commerce du sexe, ne fréquentent souvent pas actuellement les centres de traitement. Le but de cette étude est de décrire l’utilisation de contraceptifs par les patients, hommes et femmes, puisque la contraception peut non seulement être considérée comme un problème féminin, avec SUD sévère dans deux cliniques gratuites à Paris, France.
Méthodes
Un questionnaire anonyme d’auto-déclaration a été distribué aux patients alphabétisés suivis dans deux centres généralistes de traitement des troubles liés à la consommation de substances dans les hôpitaux de Paris, France : Espace Murger et Centre Cassini, pendant 5 semaines entre février et mars 2016.
Résultats
Sur les 78 répondants (avec un âge moyen de 40,7 ans, où les femmes sont représentées à 48,1 %, et 29,7 % d’entre elles ont des enfants), 53 ont eu au moins un partenaire sexuel au cours des six derniers mois. La contraception était "toujours" utilisée par 55,3% des patients sexuellement actifs, "parfois" par 19,1%, et "pas" utilisée par 25,5%. Les préservatifs masculins étaient la principale méthode contraceptive. L’utilisation d’appareils intra-utérins était faible, contrairement à ce qui est observé dans la population Français générale. Cependant, la connaissance des méthodes contraceptives était commune.
Conclusions
Dans cette population, avec une forte prévalence de comportements sexuels à risque, l’utilisation de méthodes contraceptives est plus faible que dans Français population générale. Pendant les soins standard pour SUD, la contraception et le désir d’être un parent devraient être discutés et les patients habilités à faire leurs propres choix. Le manque de connaissances ne semble pas être un obstacle à l’utilisation de la contraception, mais d’autres facteurs sociologiques, psychologiques ou médicaux peuvent limiter l’accès à la contraception et l’utilisation à long terme, en particulier pour les méthodes de contraception réversibleàr à action prolongée. Il est nécessaire de poursuivre cette réflexion en discutant des choix contraceptifs individuels avec les patients eux-mêmes pour clarifier la nature de ces contraintes et peut-être fournir plusieurs méthodes contraceptives dans les milieux de soins SUD.