Le soutien parental modère l’effet de la discrimination raciale sur la délinquance chez les jeunes israéliens d’origine éthiopienne

Le soutien parental modère l’effet de la discrimination raciale sur la délinquance chez les jeunes israéliens d’origine éthiopienne

Steven M. Kogan, Sophie Walsh, Megan Hicks

Les familles éthiopiennes qui font l’objet de la présente étude ont émigré d’Éthiopie en Israël dans les années 1980-1990. Fuyant la guerre civile, la famine et la persécution religieuse, ces familles ont connu une transition difficile caractérisée par des problèmes d’intégration culturelle, de pauvreté et de discrimination raciale. Des recherches antérieures documentent le nombre de victimes de discrimination raciale sur les jeunes en général, et les jeunes éthiopiens en particulier, affectant de multiples aspects de leur développement et de leur bien-être. On sait toutefois peu de choses sur les facteurs qui peuvent protéger les jeunes contre les conséquences de la discrimination et la façon dont ces effets protecteurs sont transmis. Des recherches antérieures sur les jeunes des minorités suggèrent que les conséquences émotionnelles de la discrimination raciale peuvent saper l’engagement des jeunes à l’égard des normes conventionnelles et influer sur la probabilité qu’ils adoptent un comportement délinquant. Toutefois, de nombreux jeunes qui sont exposés à la discrimination raciale ne développeront pas de signes de détresse émotionnelle ou de délinquance; le soutien familial a été identifié comme un puissant processus de protection pour de nombreux groupes minoritaires. Dans la présente étude, nous avons testé des hypothèses concernant l’influence modératrice du rôle parental de soutien sur les effets de la discrimination raciale sur la délinquance chez les jeunes.

Nous avons émis l’hypothèse que le soutien parental atténuerait l’influence de la discrimination raciale et que la réduction de la dépression expliquerait en partie cet effet. Des hypothèses ont été testées à partir des données de 110 jeunes éthiopiens âgés de 15 à 18 ans (M = 16,03; SD = 1,01) qui ont participé à un sondage en classe scolaire. Les jeunes (56 % de femmes) ont suivi des mesures de discrimination raciale (α = 0,73), de délinquance (α = 0,87), de soutien parental (α =,91) et de dépression (α =,85). Des hypothèses ont été testées avec la modélisation conditionnelle d’effet indirect telle qu’elle a été mise en œuvre dans Mplus. Les résultats ont étayé nos hypothèses. L’interaction entre la discrimination raciale et le soutien parental était un facteur prédictif important de la délinquance (.50, p < .01). Un effet indirect conditionnel (.07, p =.05) a été détecté reliant l’interaction de la discrimination raciale et du soutien parental à la délinquance par le biais de la réduction de la dépression. Les résultats de l’étude sont conformes aux enquêtes menées auprès de jeunes issus de minorités aux États-Unis et soulignent l’importance des interventions axées sur la famille pour prévenir les problèmes liés à la santé mentale et au comportement délinquant chez les jeunes en détresse socioéconomique exposés à la discrimination raciale. Des recherches futures utilisant des conceptions prospectives et des évaluations multi-méthodes sont nécessaires pour confirmer et étendre ces résultats.

Ce résumé a été soumis à l’assemblée annuelle 2017 de la Society for Prevention Research.

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