Politiques, modèles de prestation et leçons tirées de l’intégration des services de santé mentale et de toxicomanie dans les soins de santé primaires en Éthiopie.
En Éthiopie, les maladies non transmissibles (MNT) représentent 18,3 % de la mortalité prématurée, consomment 23 % des dépenses des ménages et coûtent 1,8 % du produit intérieur brut. Les facteurs de risque tels que la consommation d’alcool, de khat et de cannabis sont à la hausse et sont corrélés à une partie substantielle des MNT. Les MNT associées comprennent la dépression, l’anxiété, l’hypertension, les maladies coronariennes et l’infarctus du myocarde. La nature multidimensionnelle des troubles de santé mentale et de toxicomanie exige des interventions multidimensionnelles. L’article s’appuie sur l’observation des participants et l’examen de la littérature pour examiner les politiques, les modèles de prestation et les leçons tirées de l’expérience du ministère fédéral de la Santé (FMOH) dans l’intégration des services de santé mentale et de toxicomanie (MH / SA) dans les soins primaires en Éthiopie. En 2019, fmOH a élaboré des stratégies nationales pour les MNT et la santé mentale afin d’atteindre sa population. L’Éthiopie a intégré les services de MH/SA à tous les niveaux du secteur public, en mettant l’accent sur les soins de santé primaires. FMOH a lancé les lignes directrices cliniques éthiopiennes sur les soins de santé primaires, qui comprennent la prestation de services de MNT, afin de normaliser les soins dispensés au niveau des soins de santé primaires. À ce jour, les lignes directrices ont été mises en œuvre par plus de 800 centres de santé et devraient améliorer la qualité du service et les résultats en matière de santé. Les programmes de soins primaires existants ont été élargis pour inclure la prévention, la détection précoce, le traitement et la réadaptation pour MH/SA. Cela comprenait la formation et l’utilisation d’un éventail de professionnels de la santé, y compris les guérisseurs traditionnels et ceux des institutions confessionnelles et des organismes communautaires. Au total, 244 centres de santé ont suivi une formation dans le cadre du Programme d’action pour les lacunes en matière de santé mentale (mhGAP). En 2020, 5 000 agents de vulgarisation sanitaire en milieu urbain ont participé à une formation de recyclage, qui comprend la santé mentale et les MNT. Un programme similaire pour les agents de santé ruraux est en cours d’élaboration. L’expérience de l’Éthiopie a permis de tirer de nombreuses leçons sur l’adhésion des parties prenantes, les rôles, la formation, la logistique et la durabilité qui sont transférables à d’autres pays. Les leçons comprennent que « l’adhésion » des dirigeants des établissements de soins de santé publics nécessite un soutien constant et persistant. Assurer l’intégration progressive et calibrée des services MH/SA afin que le partage des tâches ne soit pas considéré comme un « dumping de tâches ». La supervision et le mentorat des personnes nouvellement formées sont importants pour la prestation de soins de qualité et l’acquisition de compétences.