Mais pour qui cela fonctionne-t-il? Répercussions de la fonction exécutive sur l’efficacité du Programme des relations saines
Deinera Exner-Cortens, David A Wolfe, J. Bruce Morton, Claire V Crooks
Introduction : La promotion de relations saines est de plus en plus reconnue comme essentielle à la prévention de la violence; toutefois, l’évaluation des programmes de relations saines pour les jeunes est limitée. De plus, la majorité des évaluations existantes ne tiennent compte que de la fonction du programme (c.-à-d. des principaux effets), et non de la personne pour qui le programme fonctionne le mieux, de l’information qui est essentielle pour mieux comprendre la théorie du changement du programme et pour cibler les offres d’intervention dans des environnements aux ressources limitées. Une caractéristique qu’il est important de prendre en compte lors de l’examen de la réactivité différentielle au programme est le fonctionnement exécutif (FE), ou les processus mentaux impliqués dans le raisonnement, la planification, la résolution de problèmes et la maîtrise de soi. Étant donné que de nombreux programmes de relations saines mettent l’accent sur le renforcement des compétences, il est possible que les jeunes ayant des déficits en FE ne bénéficient pas pleinement de ces programmes. Comme les jeunes ayant des déficits ef sont également plus susceptibles de s’engager dans des comportements à risque, il est important de comprendre les limites potentielles des programmes universels pour cette population plus vulnérable. Ainsi, la présente étude a évalué si les déficits dans ef étaient associés à l’efficacité d’un programme de relations saines de petits groupes pour les jeunes.
Méthodologie : Les données proviennent d’un essai contrôlé randomisé du programme Fourth R: Healthy Relationships Plus. Les données ont été recueillies à cinq reprises auprès de 211 adolescents âgés de 14 à 16 ans dans le Sud-Ouest de l’Ontario (67,0 % de femmes, 76,7 % de Blancs). La rétention au cours de l’étude était de 90,6 %. Les principaux critères de jugement de cette étude comprenaient le bien-être mental, la consommation de substances et la perpétration ou la victimisation par intimidation. EF a été évalué à l’aide d’une batterie en ligne qui exploite le traitement verbal, le raisonnement et les capacités de mémoire à court terme. Les données ont été analysées à l’aide de modèles d’équations structurelles tenant compte de l’école, de l’année d’études, du sexe, de la race ou de l’origine ethnique, du QI et de la variable de résultat au prétest. La modération a été explorée dans MPlus v7, avec un sondage des pentes simples pour les résultats dichotomiques effectué à l’aide de PROCESS (v.16) pour SPSS.
Résultats : Dans cette étude, on a constaté un effet principal de la victimisation par intimidation physique. Compte tenu de cet effet principal, les participants ayant des scores plus faibles sur le traitement verbal (37 % inférieur de l’échantillon) et les capacités de raisonnement (26 % inférieur de l’échantillon), ainsi que ceux ayant des niveaux de raisonnement plus élevés (39 % supérieurs de l’échantillon), n’ont pas bénéficié autant du programme. Ainsi, le programme a le plus fortement profité à ceux qui ont des scores de traitement verbal modérés à élevés et des capacités de raisonnement modérées. Les interactions avec d’autres résultats sont actuellement à l’étude.
Conclusions : Les résultats de cette étude suggèrent l’importance de tenir compte des différences individuelles, telles que la FE, lors de la compréhension de la réponse aux programmes de prévention universels. Les répercussions de cette étude sur la conception et la mise en œuvre du programme seront discutées.
Ce résumé a été soumis à la réunion annuelle 2017 de la Society for Prevention Research.