Exposition à la violence communautaire et problèmes de conduite chez les enfants et les adolescents ayant des troubles de la conduite et des contrôles sains
L’exposition à la violence communautaire en étant témoin ou en étant directement victime a été associée à des problèmes de conduite dans une série d’études. Toutefois, la relation entre l’exposition à la violence communautaire et les problèmes de conduite n’a jamais été étudiée séparément chez les personnes en bonne santé et les personnes atteintes de troubles de la conduite (CD). Par conséquent, il n’est pas clair si l’association entre CVE et les problèmes de conduite est due à des facteurs de confusion, parce que ceux qui ont des problèmes de conduite élevé ont également tendance à vivre dans des quartiers plus violents, c’est-à-dire une erreur écologique. Par conséquent, l’objectif de la présente étude était : (1) d’étudier si l’association entre les problèmes récents d’EC et les problèmes de conduite actuels est vraie pour les contrôles sains ainsi que pour les adolescents ayant un diagnostic de CD; 2) examiner si l’association est stable dans les deux groupes lorsqu’il s’agit d’inclure les effets des sous-types d’agression (agression proactive/réactive), de l’âge, du sexe, du site et du statut socio-économique (SES); et (3) de vérifier si l’agression proactive ou réactive est un médiateur du lien entre l’EC et les problèmes de conduite. Les données de 1178 enfants et adolescents (62 % de femmes; 44 % de CD) âgés de 9 à 18 ans provenant de sept pays européens ont été analysés. Les problèmes de conduite ont été évalués à l’aide de l’entrevue diagnostique sur les troubles affectifs et la schizophrénie. L’information sur les sous-types de l’EC et de l’agression a été obtenue à l’aide de questionnaires d’autodéclaration (Questionnaire sur l’évaluation sociale et de la santé et l’agression réactive-proactive (RPQ), respectivement).
L’association entre le fait d’être témoin de la violence communautaire et les problèmes de conduite était importante dans les deux groupes (adolescents atteints de CD et témoins sains). L’association était également stable après avoir examiné les effets de médiation des sous-types d’agression tout en modérant les effets de l’âge, du sexe et du SES et en contrôlant les effets du site dans les deux groupes. Il n’y avait pas de différences claires entre les groupes dans la force de l’association entre être témoin de la violence et des problèmes de conduite. Toutefois, nous avons trouvé des preuves d’un effet de plafond, c’est-à-dire que les personnes ayant des niveaux très élevés de problèmes de conduite ne pourraient pas présenter une nouvelle augmentation si elles étaient exposées à l’ECV et vice versa. Les résultats indiquent qu’il n’y avait aucune preuve qu’une erreur écologique soit la principale cause de l’association, c’est-à-dire que le CVE doit être considéré comme un facteur de risque valide dans l’étiologie de la CD.